La réouverture au trafic de la ligne de montagne Merano-Malles, dans le Haut-Adige italien près de Bolzano, est aujourd’hui considérée dans le milieu des transports comme une sorte d’exemple quasi iconique de réussite de relance ferroviaire.
Fermée en 1990, elle incarne un exemple de relance d’une ligne dite condamnée.
Cette ligne de montagne à voie unique de 60 kilomètres, ouverte en 1906 quand la région faisait partie de l’Empire austro-hongrois, avait été fermée en 1991 par les FS, l’exploitant historique national italien, qui avait achevé la partie terminale de la ligne en 1925 après en avoir repris la gestion en 1919.
Rachetée dans les années 90 par la province autonome de Bolzano, elle a été rouverte en 2005 par la région, qui en a repris l’exploitation grâce à la mobilisation des élus et associations locales via une société ad-hoc associant des lignes de trains régionaux et un vaste réseau d’autocars quadrillant les vallées.
La recette du succès ? Modernisation, nouveaux matériels et nouvelle desserte. La région a investi 120 M€ pour rénover la voie, acquis 10 rames pour offrir une desserte ambitieuse avec un train par heure dans chaque sens, de 5 h à 23 h, au lieu de 4 ou 5 allers-retours journaliers avant 1991.
Résultat : 1 million de voyageurs la première année d’exploitation.
En 2010, la ligne accueillait 2,7M de voyageurs, soit près de 7000 par jour pour une ligne de 60 km parcourus en 1h09 avec 16 arrêts.
En décembre 2014, le gouvernement régional a approuvé le projet d’électrification, écarté au début à cause des coûts de construction, pour augmenter la capacité avec un nombre de circulations passant à la cadence de 30 minutes, pour réduire les coûts d’entretien et l’impact environnemental, pour 66 M€. Mise en service prévue début 2022, l’électrification permettra d’avoir des services directs jusqu’à Bolzano. En 2018, la ligne se hisse à la première place des lignes secondaires italiennes pour la qualité. Succès commercial indéniable.
La réouverture de cette ligne a coûté 120 M€ pour la modernisation de 60 km de voie unique parcourable à 100km/h… et l’acquisition du matériel roulant de 12 rames à fortes accélérations (35 M€) : 85 M€ pour 60km de voie, soit 1.4 M€ du km
Rappelons que la ligne Clermont-Ferrand Saint-Etienne suspendue depuis 2016 irrigue une aire urbaine de près d’1 million d’habitants de Clermont-Ferrand Saint-Etienne. Son potentiel est considérable.
Le train, colonne vertébrale des mobilités, puissant vecteur d’aménagement du territoire entre 3 grandes métropoles de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et levier incontournable de la transition écologique et sociale.